Le taux de réserves obligatoires est aussi censé limiter les phénomènes de ruée bancaire. De quoi s’agit-il ? Souvenez-vous : les banques font des profits, notamment en prêtant bien davantage que ce qu’elles détiennent en monnaie centrale, car elles misent sur le fait que les déposants ne retireront pas leurs fonds en même temps.
Mais, si les déposants souhaitent retirer leur fonds en même temps, les banques subissent un risque de liquidité : cela ne signifie pas nécessairement que les banques sont en faillite, mais qu’elles ne possèdent pas suffisamment de monnaie centrale, de liquidités, sur leur compte pour faire face à tous les retraits des déposants.
Dans notre exercice comptable de la Section 5.3, la banque Bonus détient à son actif 1 500 euros, mais seulement 500 euros en monnaie centrale. Si la boulangerie Le Fournil et M. Dupuis exigeaient de retirer leurs dépôts en même temps, la banque ne serait pas en mesure de les satisfaire.
C’est notamment le cas lors d’une ruée bancaire (dite aussi « course aux guichets » ou bank run, en anglais). Dès lors que les agents économiques non financiers doutent de la solidité financière d’une banque en raison de son manque de liquidités, ils se ruent aux guichets de la banque pour être les premiers à retirer leurs dépôts. Si tous les clients se comportent ainsi, la banque ne sera pas en mesure de répondre aux demandes, car des prêts de long terme ont été accordés et la banque ne peut pas exiger leur remboursement avant l’échéance.
Par exemple, à la suite de la crise financière de 2007-2008, il y a eu un assèchement des liquidités sur le marché interbancaire : de très nombreuses banques détenaient des actifs de mauvaise qualité (actifs adossés aux fameux crédits subprimes que nous avons étudiés au Chapitre 3), avec un risque élevé de perte. Par conséquent, un climat de défiance s’est instauré sur le marché monétaire : les banques ne se prêtaient plus entre elles parce qu’elles craignaient de n’être pas remboursées et qu’elles souhaitaient conserver suffisamment de liquidités. Certaines banques ont ainsi subi un risque de liquidité, amenant leurs clients à retirer massivement leurs avoirs.
Le ratio de réserves obligatoires est une façon de se prévenir contre ces risques, puisque la banque commerciale doit posséder l’équivalent d’une partie des dépôts qu’elle détient sous forme de monnaie centrale auprès de la banque centrale.
Mais dans une situation de ruée bancaire, c’est souvent insuffisant, comme le montre l’exemple de la crise financière de 2007-2008. La banque centrale doit alors souvent intervenir comme prêteur en dernier ressort : elle alimente le marché monétaire en liquidités.
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